Ottawa, le 18 juin 2019 – Alors qu’il ne reste que quelques jours d’activités au Sénat, une mobilisation pancanadienne d’organismes et des milliers de professionnels de la santé implorent les sénateurs de prioriser le vote sur le projet de loi S-228 pour éviter sa mort au Feuilleton. « Afin de contribuer à créer un environnement plus favorable à la santé des enfants, nous demandons au Sénat de prendre position sur le projet de loi S-228, qui vise à interdire la publicité d’aliments à haute teneur en sel, gras et sucre, ciblant les enfants de moins de 13 ans. À l’aube de la fin de session, nous réclamons un dernier effort pour compléter les travaux sur ce projet de loi, que le Sénat a pourtant déjà appuyé en 2017, avant les amendements de la Chambre des Communes », explique Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids. « Certains craignent que l’industrie alimentaire et les médias perdent des profits s'il leur est interdit de faire de la publicité de produits de faible valeur nutritive directement aux enfants. Comme parent et comme société, on devrait plutôt se demander pourquoi on tolère que des industries s’enrichissent grâce à la vulnérabilité cognitive et émotive des enfants. Avec S-228, au lieu d'exploiter la crédulité des moins de 13 ans, l'industrie devra simplement cibler ses publicités aux adultes. Quant aux médias jeunesse, l’expérience du Québec, qui a interdit la publicité aux enfants à la télévision il y a près de 40 ans, montre que leur survie n’a pas été menacée par ce changement », ajoute-t-elle. « La protection de la santé de nos enfants ne doit pas passer au second rang, derrière les bénéfices des entreprises ou de la politique partisane », a déclaré Ian Culbert, directeur général de l'Association canadienne de la santé publique. « Le projet de loi S-228 ne nuira pas à nos agriculteurs et ne rendra pas leurs produits moins attrayants sur les marchés internationaux ; il empêchera l'industrie alimentaire de bombarder les jeunes enfants de publicité pour des aliments hautement transformés, riches en matières grasses, en sel ou en sucre. » L’Honorable Nancy Greene Raine, qui a introduit le projet de loi en 2016, a tenu à participer à cet ultime appel au vote : « Lorsque le projet de loi S-228 a été adopté à la Chambre des communes avec deux bons amendements, je n’avais jamais imaginé que le Sénat ne l’approuverait pas rapidement. Ayant déjà fait l’objet d’une étude approfondie, j’espère qu’il sera adopté très bientôt. La santé de la prochaine génération d'enfants est en jeu », a dit madame Greene Raine. À ses côtés, les Honorables sénateurs Chantal Petitclerc et Tony Dean participaient aussi au rassemblement pour démontrer leur appui à cette demande. « La santé des enfants canadiens est menacée. Un sur trois est obèse ou fait de l'embonpoint. Leurs facteurs de risque d'hypertension artérielle, de diabète, de maladie cardiaque prématurée et d'accident vasculaire cérébral sont à des niveaux épidémiques. Plusieurs experts prédisent que les enfants d’aujourd’hui pourraient être la première génération à avoir une santé moins bonne et une espérance de vie plus courte que celle de leurs parents. Nous ne pouvons pas laisser mourir au feuilleton le projet de loi S-228 si nous sommes vraiment déterminés à donner à nos enfants le meilleur départ possible pour une vie longue et en bonne santé », précise la sénatrice Chantal Petitclerc. En réduisant l’exposition des moins de 13 ans à la publicité d’aliments de faible valeur nutritive, le projet de loi S-228 aurait des retombées sur le plan de la santé publique. Les maladies liées à l’alimentation coûtent plus de 27 milliards de dollars par an aux Canadiens et le marketing de la malbouffe y contribue. La publicité aux enfants est particulièrement nocive à cet égard, car les jeunes sont plus influençables et vulnérables face aux messages commerciaux. Leur développement cognitif ne permet pas de bien comprendre et de discerner les intentions de publicitaires. Interdire la publicité aux enfants est une cible d’action incontournable d’un plan de réduction de l’obésité et des maladies liées à l’alimentation. « La majorité des aliments et des boissons vendus aux enfants sont malsains. La publicité est sophistiquée, interactive, omniprésente et influe considérablement sur les comportements alimentaires et la santé des enfants. Les taux de maladies comme le diabète de type 2 sont en augmentation dans la population canadienne et, ce qui est alarmant est que les personnes sont diagnostiquées encore plus jeunes. Limiter l’exposition aux publicités à la télévision, à la radio, sur Internet et sous forme imprimée peut contribuer dans une large mesure à améliorer les choix alimentaires des enfants et à réduire leur risque de développer une maladie. Si le Canada adopte cette loi, nous nous joindrons à d'autres pays qui ont déjà pris la sage décision de restreindre la commercialisation des aliments et des boissons malsains aux enfants. C’est le moment d’adopter le projet de loi S-228 », ajoute Seema Nagpal, vice-présidente des Sciences et des Politiques à Diabetes Canada. « Si le Sénat du Canada veut être reconnu comme une partie moderne et importante de notre processus législatif, il doit fonctionner efficacement. Cela signifie de consacrer du temps à apporter des améliorations constructives à des lois importantes, tout en votant rapidement sur les projets de loi déjà soumis au processus officiel - des projets de loi tels que S-228 », a déclaré le sénateur Tony Dean. « Il est temps de s'occuper de ce projet de loi dont nous sommes saisis - nos enfants et les générations futures dépendent de nous », conclut le sénateur. Moments clés de ce projet de loi:
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