Montréal, le 7 octobre 2019 – La Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids) dévoile un portrait de la publicité alimentaire destinée aux enfants illustré de centaines de photos. Il s’agit d’un premier état de situation depuis l’adoption, il y a 40 ans, des articles 248 et 249 de la Loi sur la protection du consommateur (LPC) interdisant la publicité commerciale ciblant les enfants de moins de 13 ans. Sur une période de six mois, la Coalition Poids a recensé l’ensemble des publicités visant les enfants dans les commerces de détail alimentaires, les principales chaînes de restaurants rapides et familiaux, ainsi que dans près de 25 lieux et événements familiaux. « Bien qu’au Québec, il soit interdit de faire de la publicité destinée aux enfants en raison de leur vulnérabilité, nos travaux démontrent que l’industrie alimentaire profite largement des exceptions de la LPC pour cibler ceux-ci dans les commerces et que quelques entreprises persistent à utiliser des pratiques illégales », résume Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids. Jusqu’à l’adolescence, les enfants sont facilement manipulables par la publicité qui les cible, car ils sont incapables de reconnaître les intentions commerciales du marketing. « La Coalition Poids est particulièrement préoccupée par les conséquences de la publicité alimentaire sur la santé des enfants, car elle influence leurs connaissances, leurs préférences et leurs habitudes de consommation », explique Mme Voyer. Depuis plus de 10 ans, la Coalition Poids dénonce des pratiques publicitaires semblant contrevenir à la LPC auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC), l’organisme public chargé de faire appliquer cette loi. Plusieurs plaintes ont entrainé des condamnations alors que, dans certains cas, un rappel de la loi a été fait ou une rectification des pratiques a été exigée à l’entreprise concernée par l’OPC. Or, au-delà des publicités illégales observées, la Coalition Poids a remarqué au cours que les exemptions de la loi québécoise semblaient largement et de plus en plus utilisées pour interpeler les enfants dans les commerces, contournant ainsi l’esprit et l’objectif de la loi. Le présent portrait de situation permet d’avoir l’heure juste sur l’ampleur du phénomène et la variété de tactiques employées dans les commerces. De plus, malgré la mort au feuilleton du projet de loi S-228 visant à encadrer la publicité d’aliments malsains[1], cet état de situation confirme la pertinence d’une loi fédérale pour les enfants québécois. Faits saillants Commerces de détail alimentaire Au Québec, comme les vitrines, les étalages et les emballages ne sont pas couverts par la loi, les commerces de détail alimentaires regorgent de publicité destinée aux enfants. « Il devient difficile pour les parents de faire l’épicerie avec les enfants sans qu’ils soient constamment bombardés de publicités les ciblant, attirant ainsi leurs demandes répétées pour obtenir des produits qu’autrement ils n’auraient pas demandés. Pour les parents, il ne s’agit pas de devoir refuser l’achat d’un ou deux aliments, mais de devoir dire non à répétition dans chaque allée et section, sans compter la fameuse file d’attente à la caisse remplie de bonbons à la hauteur des yeux des enfants. Ce n’est agréable pour personne, ni pour le parent, ni pour l’enfant, qui n’est pas conscient d’être manipulé par le marketing », déplore Corinne Voyer. D’octobre à avril et en excluant les gommes, les chocolats et les bonbons, la Coalition Poids a recensé 469 emballages de produits alimentaires ciblant les enfants dans différents commerces. « Il est préoccupant de constater que 90 % des produits que nous avons recensés sont des aliments ultra-transformés riches en sucre, sel ou gras. De plus, les catégories de produits les plus publicisés aux enfants sont des aliments du quotidien, comme les collations, les céréales et les produits laitiers », s'inquiète Mme Voyer. Exemple de quelques stratégies de marketing recensées :
- 30 -